Quel type de crowdfunding choisir ?

Le 30 août 2018

Types de crowdfunding

Comment choisir dans quel type de crowdfunding investir ? En quelques années à peine, le financement participatif a gagné ses lettres de noblesse. Symbole de désintermédiation financière, il permet à chaque particulier d’investir dans un projet qui lui plait et de répondre à un besoin de financement. En France, pour la seule année 2017, les montants levés par les plateformes de crowdfunding ont dépassé les 300 millions d’euros.

En 2018, difficile de passer à côté du phénomène du financement participatif : depuis l’apparition des plateformes de crowdfunding, près de 4 millions de financeurs ont pris part à des projets de financement pour plus de 730 millions d’euros (montant total depuis 2015 selon le baromètre 2017 du crowdfunding en France – KPMG et FPF). Pour la seule année 2017, plus d’1,6 million de souscripteurs ont participé à 24 126 projets pour un total de 336 millions de fonds récoltés (contre 167 millions en 2015).

Les plateformes de financement participatif se multiplient d’année en année et proposent de financer des projets de natures très différentes (musique, agriculture, énergies renouvelables, viticulture, immobilier…). Parmi ces nombreux acteurs, on distinguera les plateformes généralistes des plateformes dédiées au financement d’un secteur spécifique telles que Koregraf (immobilier, financement des entreprises).

Il existe trois formes de crowdfunding : l’investissement direct en capital (ou obligations), le prêt ou le don. Le choix d’un projet d’investissement dépend ainsi de plusieurs facteurs : la plateforme, la nature du projet, le montage proposé et les risques, intrinsèques à tout placement proposant des rendements élevés.

 

L’equity crowdfunding et le crowdfunding obligataire, investissement direct dans les entreprises

L’equity crowdfunding – ou crowdequity – consiste à faire investir des particuliers au capital d’entreprises non cotées ; ils deviennent alors co-actionnaires grâce à l’achat de titres de l’entreprises, dont ils contribuent à renforcer les fonds propres. La détention d’actions donne accès à des droits : dividendes, droit de vote à l’occasion des assemblées… L’investisseur peut donc influer sur la stratégie de l’entreprise, si sa part du capital est significative bien sûr. Outre les dividendes perçus en cas de bénéfices distribués, l’actionnaire peut également toucher une plus-value au jour de la revente de ses actions, si l’entreprise a gagné en valeur.

Il existe également le financement participatif par versement de royalties (financement en royalties) : les porteurs de projet lèvent des fonds en échange de royalties aux investisseurs, c’est-à-dire un pourcentage fixe du chiffre d’affaires versé chaque trimestre, sur une durée limitée. La société financée fournit alors un contrat de cession de revenus futurs. En France, la principale plateforme spécialisée dans le royalty crowdfunding est WeDoGood.

Enfin, les financeurs ont la possibilité d’investir grâce à l’émission d’obligations (titres de créances) ; on parle alors de crowdfunding obligataire. La société ayant émis des obligations pour un taux fixe et un montant déterminé à l’avance, est tenue de rembourser les sommes avec les intérêts une fois la période fixée écoulée. A l’inverse d’une action, l’obligation ne donne pas accès au capital et l’investisseur n’a donc pas de prise directe potentielle sur la stratégie de l’entreprise. Il est ainsi protégé car il n’est engagé qu’à hauteur de son investissement et ne peut risquer de perdre un capital supérieur à celui investi.

Le crowdfunding obligataire est le mode de financement participatif le plus plébiscité en France : il a récolté 115,8 millions d’euros en 2017*

La forme la plus connue de ce crowdfunding est le financement participatif immobilier : le particulier devient co-promoteur d’un programme immobilier en construction. Apparu en 2013, le crowdfunding immobilier a connu une croissance rapide dans l’Hexagone : en 2017, quelques 220 projets immobiliers ont été financés par ce biais pour plus de 100 millions d’euros (contre 54,8 millions d’euros en 2016). Les investisseurs sont généralement remboursés de leur investissement principal plus intérêts lors de la livraison qui interviennent en moyenne entre 16 et 36 mois après leur souscription. Grâce à ses rendements annuels élevés (7 à 10%* en moyenne) qui attirent un nombre croissant de souscripteurs, le crowdfunding immobilier se présente aujourd’hui comme un véritable moteur du financement de l’immobilier. Le crowdfunding immobilier est pratiqué par des plateformes entièrement dédiées à cette activité telles que Koregraf ou généralistes.

Pour ce qui est de la fiscalité, les revenus issus du financement participatif par obligation sont soumis au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU ou Flat Tax) avec un taux maximum de 30% depuis janvier 2018.

Si le crowdfunding par obligation s’apparente au prêt, il n’est cependant pas à confondre avec le crowdlending (financement participatif reposant sur le prêt).

 

Le crowdlending, le financement participatif au service des PME

Signe de la démocratisation du financement participatif, les particuliers – et les personnes morales – ont, depuis le 1er octobre 2014, la possibilité de prêter aux entreprises, généralement des TPE ou des PME avec plus de 2 ans d’existence, ayant démontré leur rentabilité (bilan d’activité). Ces opérations de financement doivent permettre aux entreprises de se développer et mettre en place leurs projets.

Le financement participatif sous forme de prêt – crowdlending – offre ainsi une alternative aux chefs d’entreprise souhaitant renforcer leur dossier bancaire. Ils s’engagent toutefois à rembourser les particuliers prêteurs selon le taux d’intérêt et la période fixés (le prêt peut aller jusqu’à 7 ans).

Il existe deux formes de crowdlending :

  • Le prêt rémunéré : des taux d’intérêt assez élevés – de 4 à 10 %** – s’appliquent aux sommes prêtées en contrepartie du risque pris par le particulier. L’intérêt perçu est soumis aux prélèvement sociaux (15,5%) et imposé selon l’impôt sur le revenu. Il concerne principalement les TPE et les PME ;
  • Le prêt non rémunéré : le contributeur sera remboursé, mais aucun taux d’intérêt ne s’applique aux sommes prêtées.

Depuis le 1er janvier 2016, en cas de pertes, le prêteur peut bénéficier à une déduction d’impôt sur les intérêts perçus sur d’autres projets lors de l’année en cours et les cinq années suivantes. L’investisseur doit en effet garder en tête que l’entreprise qu’il a financée peut déposer le bilan avant d’avoir remboursé la totalité des sommes empruntées. Près de 70 millions d’euros ont été récoltés en 2017 en prêt*.

Certaines plateformes comme Credit.fr proposent d’investir en bons de caisse (minibons), dont le titulaire est remboursé à la fin de la durée de prêt (jusqu’à 5 ans). Les minibons sont des titres de dettes et seules les plateformes réglementées sont autorisées à en proposer.

 

Le don, la plus simple forme de financement participatif

Le financement participatif caritatif concerne principalement les projets menés par des particuliers, des entrepreneurs, des associations caritatives ou des ONG. La plateforme de crowdfunding leur permet de réunir les fonds nécessaires à leurs actions.

Deux formes de dons se côtoient :

  • Le don sans contrepartie : l’investisseur décide de soutenir un projet selon ses valeurs, son intérêt, sans rien percevoir en retour ;
  • Le don avec contrepartie (contre récompense) : certains porteurs de projet proposent, en retour du don, de livrer leur produit (album, service, produit innovant, jeu vidéo…) en avant-première aux donateurs participants. Des plateformes comme Kickstarter, KissKissBankBank ou encore Ulule accueillent ainsi des projets divers (d’entrepreneur, créatifs, innovants) proposant des récompenses. On se souvient du succès de MyMajorCompany à son lancement. Sur les 82,8 millions d’euros investis en dons sur les plateformes, le financement participatif avec contrepartie représente près de 70 millions*.

En fonction de la nature de l’organisme, le particulier peut obtenir une réduction d’impôt sur le revenu (à hauteur de 66% du montant), plafonnée à 20% du revenu imposable.

En cas d’échec de la campagne de financement, les sommes initiales sont reversées aux donateurs.

 

Alors…quel type de crowdfunding choisir ?

Avant de s’interroger sur le type de crowdfunding, le financeur doit d’abord s’interroger sur son investissement : à quel type de projet souhaite-t-il participer ? Les plateformes de financement participatif, comme évoqué, proposent en effet une multitude de projets et il peut être difficile de s’y retrouver.
Dans un premier temps, l’investisseur peut s’orienter selon ses valeurs, ses convictions, ses centres d’intérêts ou encore son degré de tolérance au risque. Par exemple, investir en crowdfunding immobilier, c’est aussi participer à l’économie réelle et à la création de logements neufs en France, des actifs tangibles, au-delà de réaliser un investissement immobilier.

Une fois le type d’actif déterminé, le financeur doit se pencher sur l’analyse de la plateforme et s’assurer de son professionnalisme. L’activité de plateforme de financement participatif est très encadrée en France. L’investisseur doit en particulier guetter l’agrément de la plateforme : CIP (Conseiller en Investissement Participatif) ou IFP (Intermédiaire en Financement Participatif), et s’assurer que la plateforme est immatriculée auprès de l’Orias.

Au-delà de ces aspects fondamentaux, les plateformes de financement n’ont pas recours aux mêmes critères de sélection des dossiers et l’investisseur se doit d’être vigilant dans l’analyse du projet (bilan d’activité, localisation, profil et stratégie des dirigeants…).

Les plateformes adhérentes à l’association des professionnels du crowdfunding Finance Participative France (FPF) affichent des indicateurs de performance dans un souci de transparence. Les plateformes agréées IFP (Intermédiaire en Financement Participatif) ont, elles, l’obligation d’afficher plusieurs critères informant les potentiels futurs investisseurs : conditions d’éligibilité, critères d’analyse et de sélection des projets et des porteurs de projets, taux de défaillance des 3 dernières années, risques pour les prêteurs, caractéristiques du prêt… Elles doivent par ailleurs présenter un rapport annuel avec le détail et le suivi de leur activité.

Car, comme pour tout placement, le crowdfunding n’échappe pas aux risques, aspect qui se reflète dans les taux de rendements proposés. Nombreux sont les investisseurs attirés par des taux attractifs – entre 4 et 10%** en moyenne – nous vous recommandons la vigilance : le financeur peut-il se permettre d’investir une importante somme sur une durée qui peut être assez longue – en général quelques années. Enfin, est-il en capacité d’assumer une perte totale du capital si l’entreprise financée fait faillite ?

Investir en financement participatif n’échappe donc pas aux règles de prudence, et, si les plateformes entrent désormais dans le patrimoine des investisseurs, celui-ci doit rester diversifié et ne pas être trop exposé à un seul type d’actif.

 

Une législation favorable en évolution

Enfin, les financeurs doivent garder un œil sur le contexte législatif, qui évolue régulièrement depuis le 1er octobre 2014, date à laquelle le financement des entreprises a été ouvert aux entreprises. Alors que les plateformes de crowdfunding pouvaient lever un million d’euros en prêt rémunéré au maximum, le plafond est depuis passé à 2,5 millions d’euros pour les start-ups, les TPE et les PME. Et depuis 2017, les pertes sont déductibles jusqu’à 8 000 euros.

Avec la loi PACTE (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises), présentée en Conseil des Ministres le 18 juin 2018, le plafond pourrait être relevé à 5 millions d’euros et les épargnants auraient la possibilité d’investir en crowdlending via leur PEA-PME, ouvert aux titres en obligations ou minibons.

Le financement participatif français est donc bien devenu une classe d’actifs à part entière, qui ne manque pas d’intérêt mais réclame aussi une attention particulière.

*(baromètre 2017 du crowdfunding en France – KPMG et FPF)

** Facteurs de risques : Koregraf recommande aux épargnants d’appliquer des règles de vigilance avant tout investissement. L’investissement dans des projets immobiliers comporte des risques qu’il convient de connaître : risque de perte totale ou partielle du capital investi, risque d’illiquidité et risque opérationnel du projet pouvant entraîner une rentabilité moindre que prévue. La société Koregraf, spécialiste en crowdfunding immobilier, est enregistrée en qualité de Conseiller en Investissements Participatifs auprès du Registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance (ORIAS) sous le numéro 15006930.